La Chapelle Jésus-Ouvrier des Ecarts (Maizières-lès-Metz)

Extraits de l’ « Histoire de la reconstruction des églises de Maizières-lès-Metz », Pazdej R., Les Éditions du Net. 299 p., 2014.

 

Le projet de construction de cette chapelle fut adopté par le conseil de fabrique, le dimanche de Quasimodo (20 avril) de l’année 1952. Il s’agissait alors de construire une église-chapelle au milieu des « cités Écarts-colonie de Rombas » qui, contrairement à l’église du Centre, deviendrait propriété de la paroisse. 

Les premiers plans de l’avant-projet furent dessinés en 1952 par l’architecte urbaniste Demaret, de Paris, celui-là même qui eut à son actif l’église de la cité d’Hagondange. Toutefois, les travaux de construction étant conditionnés par ceux de l’église, il n’apparût pas raisonnable d’entrevoir sa construction avant 1955. En 1957, le premier budget fut établi et les sponsors identifiés (4 MFF en provenance de Notre Dame de Metz ; l’équivalent est offert par COVALOR pour la couverture ainsi que par l’UCPMI pour le ciment et autres matériaux de construction.). Enfin, l’incendie du 27 mai 1960 de la chapelle provisoire donna lieu au versement d’indemnités qui furent aliénés à la commune pour être affectés à la construction de la chapelle des Écarts. En 1964, la presse locale commença à parler de cet édifice religieux.

Au cours du temps, la « chapelle des Écarts » a été désignée sous différents noms :

- « église-chapelle » des Écarts-colonie de Rombas (avril 1952)

- « chapelle-église » au milieu des Cités (octobre 1952)

- « église des cités » (décembre 1952)

- « chapelle des Écarts » (avril 1953 ; avril 1962 ; 1966)

- « église des Écarts » (avril 1954)

- « chapelle et salles » des Écarts (1964)

- « église des Écarts » (1964)

- « salle polyvalente » (12 février 1970) pour signifier la nouvelle orientation prise concernant l’usage de l’édifice

- enfin « chapelle de Jésus-Ouvrier » (janvier 1975) suite à la demande de Monseigneur Duchêne, mettant fin à une longue série d’appellations différentes, reflet, notamment, d’hésitations quant à son affectation.

À noter qu’aujourd’hui encore, cette dénomination officielle n’est pas bien connue de tous au point que d’aucuns nomment ce lieu de culte « chapelle Saint-Joseph ».

Le plan de la chapelle fut discuté et modifié à plusieurs reprises. En 1966, le premier chiffrage aboutit à un devis de 380 000 NF jugé trop élevé. Il fut alors demandé de procéder à des modifications de manière à ne pas dépasser le plafond de 260 000 NF : diminution de la capacité d’accueil (235 fidèles au lieu de 260) ; mise en place d’un revêtement de sol moins onéreux ; suppression, à l’étage, de la salle de réunion : elle doit être construite contre la sacristie.

Les archives n’ont pas gardé trace de la date du début des travaux, toujours est-il que, faute de fonds, ceux-ci durent être arrêtés courant 1972. Pour débloquer la situation, la Caisse d’Allocation Familiale de la Moselle accepta de débloquer progressivement des fonds à condition que la salle attenante à la chapelle soit louée pour 25 ans à un organisme socioculturel, proposition qui ne reçut  pas l’aval de l’évêché. Une nouvelle solution est donc trouvée : vente de la salle Stella (cinéma), propriété de la Paroisse, à la Mairie pour obtenir de l’argent frais.

Malgré ces difficultés, les travaux reprennent aux Écarts si bien que la messe de minuit est célébrée à Noël de l’année 1974, la chapelle étant « sommairement aménagée, éclairée et chauffée ». Monseigneur Duchêne, dans un courrier adressé au conseil de fabrique déclare ne pas partager son point de vue au sujet de l’utilisation du bâtiment et demande que la dénomination de « salle polyvalente » soit remplacée par celle de « chapelle de Jésus-Ouvrier ».

Au mois d’avril 1975, les travaux se poursuivent mais les entreprises ne sont pas payées car la vente de la salle Stella n’est pas encore soldée. La Commune fut sollicitée et deux prêts ont été demandé pour couvrir en partie les frais de construction qui se sont élevés au niveau de 678 351 NF , c’est-à-dire bien au-dessus du dernier devis initial révisé  Au mois de janvier de l’année suivante, l’intérieur fut pratiquement terminé et le conseil de fabrique réceptionna des bancs en bon état offerts par celui de Guénange. Le chauffage de la chapelle était onéreux ; il s’agit en effet d’un chauffage central à circuit d’eau chaude qu’il faut maintenir en position hors gel pendant l’hiver ce qui entraîne une consommation élevée de gaz. Ce problème a subsisté jusqu’en 1997, année où il a été décidé de chauffer les salles de réunion avec des radiateurs électriques et de purger le circuit annexe dont le maintien en température était source de dépense d’énergie.

En octobre 1976, les plus gros travaux étaient achevés et le conseil de fabrique « se réjouit de la bonne entente qui règne entre la Municipalité et le Conseil de Fabrique. Cette harmonie de vue a permis de terminer la construction dans de bonnes conditions grâce à la participation financière de la Commune qui a dû être plus élevée que prévue ». Quant aux travaux de finition, ils ont été pris en charge financièrement par l’association « Notre Dame de Metz » au niveau de 8 100 NF environ. Les derniers travaux de peinture et de charpente furent réalisés fin 1978. En 1981, les façades de la chapelle furent repeintes dans le cadre d’une remise en peinture de la Cité des Écarts.

La gestion de la chapelle dut surmonter de nombreuses difficultés liées au fait que le bâtiment, livré à lui-même, a besoin d’une surveillance de tous les jours : dégradation de l’entourage, dégradation des murs, infiltrations d’eau, chauffage dispendieux, … Le conseil de fabrique étudia alors deux solutions pour mettre un terme à cette situation : mise en location des salles de réunion conçues pour être transformées en appartement (janvier 1990) ; vente (avril 1990), et plus tard (délibération du 20 octobre 1995) don du bâtiment à la commune avec un bail emphytéotique au profit de la paroisse. Aucun de ces projets n’a pu se réaliser, le dernier ayant été rejeté par le Service des Affaires Cultuelles de la Préfecture.

Peu de gros travaux ont été réalisés depuis l’ouverture au public de la chapelle de Jésus-Ouvrier. On peut cependant mentionner :

- Début 1994, des travaux de nettoyage de la toiture ont été suivis, fin 1998, d’interventions légères en vue de supprimer des infiltrations d’eau. Ces traitements ont été inefficaces et des infiltrations à répétition ayant entraîné des décollements du plancher à différents endroits, ont conduit à se résoudre à une totale restauration de la toiture. Ce travail a été réalisé par l’entreprise Geib pour un montant de 100 000 NF. Les travaux furent achevés en février 2001.

         - Des travaux d’embellissement du chœur de la chapelle qui avaient reçu l’aval, le 10 octobre 1998, du chanoine Théophile Louis. Les travaux de peinture des murs du chœur furent effectués début 1999, par des bénévoles des Écarts.

R. Pazdej

                                                                                                                                                                        Septembre 2020